Communiqué de presse : nouveaux réacteurs au Bugey ?

Communiqué de presse : nouveaux réacteurs au Bugey ?

Genève s’oppose a l’Etat français – Invitation aux cantons limitrophes à agir.

Communiqué de presse



Nouveaux réacteurs nucléaires au Bugey (Ain, F) ?
Genève s’oppose à l’Etat français – Invitation aux cantons limitrophes à agir
 

Genève, Lausanne, le jeudi 16 janvier 2020 – Fin 2019, le département français de l’Ain a déposé un acte de candidature aux autorités nationales françaises afin que deux réacteurs nucléaires soient construits sur le site du Bugey situé à 70km de la frontière suisse. Les autorités du canton et de la ville de Genève s’opposent en justice auprès de l’Etat français pour tenter d’empêcher la construction de ces réacteurs. Ils sont représentés par l’avocate Me Corinne Lepage, ancienne Ministre française de l’environnement. Réaction et intervention de l’association romande Sortir du nucléaire.
 
Sortir du nucléaire a adressé ses félicitations aux autorités genevoises (ville et canton) pour la mise en oeuvre de la constitution genevoise (art. 169) et la protection de son territoire et de sa population. « Nous nous sommes aussi adressés aux autorités cantonales et aux chefs-lieux romands pour les inviter à se joindre à la démarche genevoise ou à la renforcer de la façon qui leur paraitra appropriée » a déclaré Philippe de Rougemont, Président de l’association.
 
« La construction de nouveaux réacteurs nucléaires au Bugey ou ailleurs est inacceptable » a déclaré Christian van Singer, porte-parole de l’association :
– la centrale du Bugey est située en aval du vieux barrage de Vouglans sur la rivière Ain. S’il lâche en cas de séisme ou attentat, l’inondation au Bugey qui suivra, laisse craindre une catastrophe de type Fukushima. D’autres événements déclencheurs de catastrophe d’ampleur internationale ne peuvent être exclus : malveillance, erreur humaine, défaillance technique imprévue. Ce sont ces raisons qui ont décidé la Suisse à sortir du nucléaire, pour protéger l’intégrité physique du territoire et de la population.
– comme l’étude de l’institut Biosphère (1) l’a montré en 2019, la dispersion des nuages de radioactivité en cas de catastrophe dépend entièrement du régime des vents après l’accident. La doctrine actuelle de contamination en « cercles concentriques » autour de la centrale ne correspond pas à la réalité (voir la l’animation issue de l’étude EUNUPRI19 www.tinyurl.com/bugey-eunupri19). Seule l’évacuation de la population protégerait les populations habitant en zones fortement contaminées. 
– les réacteurs EPR sont un technologie nouvelle et non maitrisée. Débuté en 2007, la construction de l’EPR de Flamanville, maintes fois retardée (problèmes techniques), ne pourra être mise en service avant 2022. Entre-temps, les coûts sont passés de 3 à 12 milliards d’euros. En Finlande la situation est la même. Seule la Chine, soupçonnée de laxisme en matière de sécurité, héberge une centrale EPR fonctionnelle.
 
La souveraineté de tout pays est bien entendu consacrée. Néanmoins ce principe trouve sa limite dans les installations industrielles de type nucléaires. Comme le préconise la Constitution vaudoise : « L’Etat et les communes (..) collaborent aux efforts tendant à se passer de l’énergie nucléaire » (art.56) et la constitution genevoise « Les autorités cantonales s’opposent par tous les moyens à leur disposition et dans la limite de leurs compétences aux installations de centrales nucléaires. de dépôts de déchets radioactifs et d’usine de retraitement sur le territoire et au voisinage du canton » (art.169).

(1). Résumé exécutif de l’étude : www.tinyurl.com/eunupri-court 
L’étude complète en anglais :  www.tinyurl.com/eunupri-complete-eng

 
Interviews et citations : 

Philippe de Rougemont, président (français, anglais)
, 076 693 62 93

Christian van Singer, porte-parole (français, italien)

, 078 793 61 78