19 Fév Les Jurassiens voteront !
Le 4 mars, les Jurassien-ne-s devront répondre à deux questions concernant les futurs dépôts pour le stockage des déchets radioactifs. Deux sites potentiels sont situés à moins de 50 km des frontières du canton [1]. Le Gouvernement jurassien recommande de répondre oui aux deux questions posées. Les enjeux sont énormes car 100’000 m3 de déchets seront enfouis pour… un million d’années ! C’est la première fois que le Peuple du canton est ainsi consulté sur la question du nucléaire, selon une disposition introduite dans la loi jurassienne dans les années 80.
Deux questions posées
Les deux sites concernés par cette votation sont les domaines Jura-est (AG) et Pied sud du Jura (SO et AG). Il s’agira de répondre à deux questions – sur les 118 de la consultation fédérale :
- « Acceptez-vous que le domaine d’implantation Jura-Est continue d’être étudié dans la perspective d’un dépôt en couches géologiques profondes de déchets radioactifs ? »
- « Acceptez-vous que le domaine d’implantation Pied sud du Jura ne soit plus étudié dans la perspective d’un dépôt en couches géologiques profondes de déchets radioactifs ? »
Les Jurassiens sont parmi les plus antinucléaires du pays. Lors du vote sur la Sortie programmée du nucléaire en novembre 2016, ils avaient voté oui à 57,5 %, précédés seulement par les Bâlois (BS 60,5 %) et les Genevois (59 %).
Une politique réellement au service du bien commun ?
Un certain nombre de critiques sont émises sur la démarche scientifique de ce dossier. Dans l’optique de trouver des solutions qui assurent au mieux la protection de la population et de l’environnement à très long terme, il est important de rester critiques dans ce dossier.
Seuls les Jurassiens pourront se prononcer démocratiquement sur le sujet. Un oui à la poursuite des études telles que présentées par la Confédération cautionnerait sa politique en matière de gestion de la question nucléaire, or elle comporte des lacunes importantes, notamment dans les concepts généraux sensés garantir la sécurité de la population, ainsi qu’en termes de prévoyance sur la question du financement du démantèlent des centrales.
Un refus pour que les études soient poursuivies
Un refus devrait être interprété comme un renvoi de la copie au Conseil fédéral, afin qu’il enjoigne la NAGRA à étendre ses études comme le demandent les experts Wildi et Buser, ainsi que, dans une moindre mesure, la CSN (commission fédérale de sécurité nucléaire), l’ADK (comité des cantons) et l’IFSN (inspection fédérale de la sécurité nucléaire). Tant qu’il n’y a pas de date décidée pour l’arrêt définitif de chacune des centrales par le Conseil fédéral, il est difficile d’accepter des projets de stockage. En effet, cela pourrait être pris comme argument pour continuer d’exploiter les vieux réacteurs encore plus longtemps, avec tous les risques que cela engendre.
Les demandes d’expertises supplémentaires n’ont pas été prises en compte et notre crainte est que ce soit uniquement pour des questions financières. Nous exigeons un projet avec un maximum de sécurité… pour un million d’années.
Nous encourageons donc les Jurassien-ne-s à voter
NON à la 1ère question,
OUI à la 2ème.
Erica Hennequin