Lettres de lecteurs

Les lettres de lecteur sont un moyen efficace pour faire connaitre nos opinions au grand public. Laissez-vous inspirer par ces quelques exemples de nos membres.

La mémoire et la raison

La Liberté du 27.5.2015

ÉNERGIE NUCLÉAIRE • Cette lectrice n’oublie pas les drames de Tchernobyl et de Fukushima. Elle attend des actes concrets.

Les zones contaminées par les catastrophes de Tchernobyl et Fukushima sont géographiquement éloignées de notre pays. A chaque date commémorative annuelles nous nous souvenons, nous y pensons. Et peu après, nous oublions…

Nous espérons que les installations suisses sont plus fiables que les japonaises. Nous comptons vivre dans une zone où la fréquence des séismes est moindre. Enfin, comme nos politiciens ont décidé récemment que la Suisse ne construirait pas de nouvelles centrales nucléaires, nous nous sentons faussement rassurés.

C’est là que le bon sens doit intervenir. La décision fédérale de ne pas se doter de nouvelles centrales à combustion nucléaire est une reconnaissance que ces centrales sont trop dangereuses. En effet, si les centrales qui pourraient être édifiées avec les technologies actuelles ne trouvent pas grâce aux yeux de nos dirigeants, que penser de celles qui ont été construites dans les années septante ?

De l’extraction de l’uranium jusqu’au stockage des déchets, le nucléaire est coûteux et risqué. Alors pourquoi persévérer dans cette voie en maintenant actives les vieilles centrales ?

Beaucoup parmi nous n’oublions pas, nous voulons éviter une nouvelle catastrophe, qu’elle se produise au Bugey (70 km de Genève), à Fessenheim (40 km de Bâle), ou à Mühleberg (15 km de Berne).

Souvenons-nous ! Et devenons raisonnables. Sortons du nucléaire ! Le plus vite sera le mieux.

Natalie Dessarzin, Bienne.

Vous voulez maintenir le nucléaire ? Préparez les bougies !

Le Temps du 18.12.2014

Une fois de plus M. de Reyff déplore la décision politique de sortir du nucléaire (Le Temps du 16 décembre 2014). Les événements suivants pourraient pourtant nous faire douter du bienfondé de cette critique:

En décembre 2014 la Belgique annonce un risque de pénurie d’électricité pour cet hiver avec comme conséquence des délestages (coupures du courant chez une partie des consommateurs) à envisager.

Comment une telle situation est-elle possible dans un pays dont les 7 réacteurs nucléaires produisent les 51 % de la consommation électrique? Le nucléaire serait-il une énergie peu fiable?

Les autorités expliquent la situation ainsi :

« Quelques mois avant l’hiver, la Belgique a perdu de manière imprévisible et soudaine près d’un tiers de ses capacités de production: les réacteurs nucléaires de Doel 3 et Tihange 2 ont été mis à l’arrêt car les cuves présentent des microfissures qui doivent être contrôlées ; le réacteur Doel 4 a dû être lui aussi stoppé, suite à un incident technique. »

Et les autorités se montrent très prévoyantes en publiant une «Check-list pour bien se préparer à une coupure d’électricité». Une des mesures préconisées dans ce document bien fournie est la suivante:

«Préparez des bougies! »

Vous avez bien lu: à cause de la part importante d’électricité nucléaire il faut préparer un stock de bougies !

Une telle situation de pénurie est bien plus improbable avec un système électrique fondé sur des énergies renouvelables complémentaires, décentralisées et d’une puissance individuelle moindre. Une panne simultanée toujours possible de plusieurs de ces petits producteurs ne risque donc jamais de nous causer une pénurie pareille.

La décision politique de sortir du nucléaire n’était peut-être pas si mauvaise que ne le prétendent les nostalgiques du nucléaire.

Comment comprendre l’évaluation des risques nucléaires par nos autorités de surveillance?

Le Temps juin 2013

Dieter Majer, le spécialiste en sécurité nucléaire internationalement connu, évalue dans

Le Temps du 28 juin 2013 le risque présenté par les centrales nucléaires en Suisse comme trop élevé. Il dit aussi ne pas toujours comprendre l’évaluation des risques pratiquée par les autorités Suisses de surveillance.

On comprend son étonnement en prenant connaissance du rapport de surveillance de l’ENSI qui vient de paraître, duquel j’aimerais citer qu’un seul exemple édifiant:

Lors d’un test à Beznau II, le générateur diesel pour le refroidissement de secours ne pouvait pas démarrer. Il s’avérait que ce défaut avait déjà duré d’environ une demi-année.
Malgré ce disfonctionnement gravissime, l’ENSI évaluait le niveau de sécurité de Beznau II comme “satisfaisant”.

Sachant que cet équipement de secours est indispensable pour maîtriser le réacteur en cas de problème grave, une telle évaluation des risques par nos autorités fait froid au dos. Fukushima a démontré encore une fois les conséquences catastrophiques d’un manque de refroidissement de secours.

Le nucléaire, les faits têtus

Le Temps 7.3.2012

Pour évoquer des problèmes économiques de l’énergie photovoltaïque, M. de Reyff nous donne un grand nombre de chiffres sous le titre de “Solaire, les faits sont têtus” dans LeTemps du 15 février 2012.

Mais à ce jour d’anniversaire de la catastrophe nucléaire japonaise du 11 mars 2011 il serait intéressant de disposer aussi de quelques chiffres concernant les conséquences des accidents de Fukushima. Voici quelques suggestions pour de tels chiffres qui pourraient illustrer “les faits têtus du nucléaire”:

  • Le nombre d’habitants (en dizaines de milliers) qui ont été déplacé à cause des radiations et qui ne pourront pas rentrer dans leurs maisons pour des décennies. En comparaison: le nombre de personnes habitants dans un rayon de 30 km qui devraient être évacués en cas d’accident grave de Mühleberg (en dizaines de milliers).
  • Le nombre d’habitants du Japon (en milliers), et surtout des enfants, dont la santé a été gravement atteinte par les retombées radioactives et par la nourriture et l’eau potable contaminée.
  • La surface du sol (en milliers de km2) qui est contaminée au point qu’il ne permettra plus de production agricole ni l’habitation pour des décennies.
  • Le nombre de paysans (en milliers) qui ont perdu leur existence parce qu’ils n’ont plus le droit de vendre leur produit contaminés.
  • Le nombre de pêcheurs (en milliers) qui ont perdu leur existence parce qu’ils n’ont plus le droit de vendre leur produit de pêche contaminé par l’eau de refroidissement des réacteurs en panne.
  • Le temps nécessaire (en décennies) pour démanteler les centrales nucléaires accidentées.
  • Les coûts (en dizaines de milliards de dollars) pour le démantèlement de ces centrales.

Ces chiffres seraient certainement très utiles au lecteur pour juger de l’opportunité de préférer les énergies renouvelables modernes à la technologie nucléaire dépassée et potentiellement dévastatrice.

Utiliser le soleil de midi

Le Temps du 18 février 2011

Dans sa lettre de lecteur (LT du 11.02.2011), Christoph de Reyff s’inquiète de la quantité importante de panneaux photovoltaïques qui devraient être installés sur nos toits. Il se demande entre autres que faire de la puissance électrique ainsi créée, disponible uniquement pendant la journée.

Il omet de mentionner que lorsque la consommation est maximale autour de midi, la puissance des centrales nucléaires ne suffit de loin pas pour couvrir cette demande. Tout ce qui manque est alors fourni par les centrales hydrauliques de nos barrages. Cela tombe bien : la puissance maximale des installations photovoltaïques est justement disponible pendant ces heures de pointe, c’est à dire autour de midi. Toute la production photovoltaïque, qu’elle soit importante ou non, vient donc remplacer une partie de la production nécessaire des centrales hydrauliques, et l’eau ainsi économisée reste disponible dans les barrages.

Par ailleurs, se pose la question de l’utilisation efficace de la production électrique existante. Il y a encore dans notre pays un nombre important de chauffages électriques constituant une aberration écologique et économique datant du temps où les électriciens ont poussé à la consommation afin de se débarrasser de la capacité excédentaire des centrales nucléaires. Pendant une journée de grand froid en hiver, ces chauffages électriques consomment l’équivalent de la production de trois à quatre centrales nucléaires. Ne serait-il pas plus logique de remplacer ces chauffages d’un autre âge par des chauffages modernes, plutôt que de vouloir construire à tout prix des nouvelles centrales nucléaires?

Nucléaire, ils ne sont plus crédibles !

24heures du 2 novembre 2010

Et encore une centaine de nos parlementaires suisses, liés la plupart aux grandes sociétés électriques et EconomieSuisse, font pression (Conseil fédéral compris) pour faire construire de nouvelles centrales nucléaires en Suisse. Ils devraient pourtant savoir que le nucléaire est une source d’énergie dépassée et sale, et ce même sans parler de ses déchets nucléaires produits journellement. Malgré tout, Swisselectric, comprenant les sociétés électriques suisses Axpo, Alpiq, FMB et autres, lorgnent le puissant groupe français Areva (sinon Kepco de la Corée du Sud ou autres) pour faire construire ces nouvelles centrales nucléaires projetées.

Pourtant le consortium Areva par exemple est connu aussi pour ses vastes mines d’extraction d’uranium au Niger près d’Arlit, contaminant en permanence les mineurs et leurs familles soumis à la poussière et à l’eau radioactive autour de ces sites. Pire encore, le combustible nucléaire (barre d’uranium) livré par Areva à l’Axpo pour alimenter des centrales nucléaires suisses sous contrats de longue durée, provient des centres de retraitement d’uranium de Majak en Russie, lieux les plus contaminés du monde par la radioactivité, comme le public suisse le sait aujourd’hui.

Et nos milieux nucléocrates suisses osent encore présenter l’énergie nucléaire comme énergie propre et sans CO2 produite!

Parlementaires/politiciens et électriciens concernés vous n’êtes plus crédibles.

Réveillez vous, la fin de l’énergie nucléaire en Suisse est proche.

Nucléaire, le vrai danger

Le Temps du 8 octobre 2010

En page une et trois de votre édition du 21 septembre, vous annoncez une reprise du débat sur le nucléaire en consacrant une page a un incident ayant implique un employé. L’exploitation de centrales nucléaires s’en trouve relégué a une activité ni plus ni moins dangereuse qu’un atelier de mécanique ou un chantier de construction, puisque des accidents du travail concernent aussi ces branches d’activité. Pour informer le débat, il aurait été utile de rappeler que les 5 centrales en Suisse continuent de générer des déchets radioactifs sans que nous connaissions de solution d’élimination et qu’une catastrophe dans une centrale nucléaire représente le plus grave risque encouru par la population d’aujourd’hui et les générations à venir. Par ailleurs, pourquoi avoir utilisé le futur et pas le conditionnel dans votre phrase “…quand Beznau III aura remplacé Beznau I et II” ? Personne ne connaît le résultat du référendum fédéral dont toute construction de centrale dépend. Le débat n’a pas encore commencé.

Changer nos chauffages !

Le Temps 8.2.2010

M. Josef A. Dürr, directeur de l’Association des entreprises électriques suisses (AES) nous pose la question suivante (Le Temps du 18 janvier):

« Combien de vaches faut-il pour chauffer une ville comme Genève avec du bio-gaz ? » Évidemment, il ne viendra jamais à l’idée même de l’écolo le plus mordu de proposer une telle solution aberrante.

Alors, posons donc une question un peu plus intelligente : « Combien de centrales nucléaires en faut-il pour alimenter les chauffages électriques en hiver? » Tenez-vous bien : il en faut trois centrales nucléaires !

Mais quel est le problème des chauffages électriques? Si nous produisons de l’électricité avec une centrale thermique, soit nucléaire soit au gaz, nous perdons deux tiers de l’énergie mise en œuvre ( perte que nous voyons partir en forme de panache de vapeur s’échappant des tours de refroidissement ). En plus il y a encore des pertes pour amener cette électricité dans nos foyers pour nous chauffer. Quel gaspillage énorme, qui date du temps quand nos électriciens ont dû trouver des consommateurs pour leur électricité nucléaire produite en abondance. A cette fin ils accordaient des tarifs très alléchants pour toute maison chauffée électriquement.

Ne serait-il donc pas le moment de remplacer ces chauffages ? Ainsi on pourrait déjà récupérer l’équivalent de trois centrales nucléaires en hiver! Mais nos électriciens préfèrent continuer de chanter les louanges du chauffage électrique – et de proposer de construire des nouvelles centrales nucléaires.
Et qu’en est-il des énergies renouvelables ? Avec des publicités de pages entières nos électriciens se vantent de promouvoir les énergies renouvelables – et voyez en haut comment ils essayent de dénigrer cette énergie du futur.

Pourquoi donc cet acharnement de maintenir le gaspillage et de s’opposer aux énergies renouvelables, modernes et décentralisées ?